Mettre en place des outils technologiques permettant de réaliser le relay cropping et étudier son impact agronomique, environnement et économique

L’intérêt des pratiques agroécologiques comme les couverts végétaux (mise en place d’interculture courte entre deux céréales ou longue entre une céréale et un tournesol) n’a cessé de croître au cours des dernières années. Cet essor est en lien avec l’adaptation des pratiques agricoles en fonction des exigences de la Directive Nitrates (mise en place de culture intermédiaire piège à nitrates, Directive 91/676/CEE¹) et plus récemment le verdissement de la PAC (mise en place de Surfaces d’intérêt Ecologique (SIE²), pouvant être des dérobées ou des couverts végétaux). Ces intercultures sont également recommandées à l’échelle mondiale par l’initiative “4 pour 1000”^3,4 afin d’augmenter le stockage de carbone organique dans les sols (voir label bas Carbone en grandes cultures pour le système français). Elles permettent de mieux structurer le sol, de maintenir et de stocker du carbone, de limiter le lessivage, d’augmenter significativement la biodiversité, de lutter contre les adventices et ainsi de limiter l’utilisation des produits phytosanitaires.

La réussite de ces techniques est très hétérogène selon les années en grande partie du fait des conditions météorologiques lors de l’installation en été (sécheresse). Afin de proposer de nouvelles alternatives, nous (INRAE & AGCO) testons ici la technique du “relay cropping” (culture relais en français) depuis 2018.

Le relay cropping consiste à semer une deuxième culture (généralement une culture de printemps, ici du soja) dans la première (généralement une céréale d’hiver, orge ou blé) plusieurs mois avant la récolte de celle-ci. La 2ème culture bénéficie donc d’une longueur de saison de croissance plus importante par rapport à une implantation après la moisson (semis en dérobé), favorisant ainsi le développement de la biomasse et la quantité de graines produites (rendement). Si cette technique permet d’éviter les périodes climatiques non propices à une implication de culture de printemps, plusieurs défis techniques restent à relever et son impact agronomique, environnement et économique restent encore à quantifier.

Depuis 2021, le semis du soja est effectué avec un semoir monosem 7 rangs équipé d’éléments Precision planting (50 cm inter-rang)